Définition
“La voie de la souplesse", "Le chemin de l'adaptation".
Le judo est plus globalement une méthode d'éducation du corps et de l'esprit qui vise à former, transformer, faire évoluer les personnes, pour en faire à la fois des individus mais aussi des citoyens qui soient responsables, autonomes, respectueux et respectables, utiles. Cette méthode s'appuie sur l'étude, la pratique, l'approfondissement d'un système d'attaque et de défense à mains nues issu des Ju-Jutsu japonais.
Sa pratique se fait dans un certain cadre et nécessite des éléments essentiels : un lieu (dojo), une tenue, un partenaire, une saisie, des règles de conduite (code moral), un professeur, le salut, la chute, des bases techniques communes (postures, déplacements, kuzushi-tsukuri-kake, randori, shiai, kata) ou encore la recherche du ippon.
Le judo est à la fois un complément à ce qui est apporté par les parents puis par l'école mais aussi et de plus en plus de nos jours un substitut à ce qui n'a pas été apporté ou insuffisamment par les parents et l'école.
Si en temps de guerre il peut aider à survivre, en temps de paix, le judo fait partie de ces méthodes qui permettent de vivre mieux et plus longtemps.
La ceinture jaune, la ceinture noire.
La ceinture jaune : (dans le cas d'un enfant dont c'est la première ceinture qu'il obtient) est une étape importante. Elle symbolise la réussite de son premier examen de grades,
elle symbolise le fait que l'enfant n'est plus débutant et qu'il va pouvoir/devoir aider les nouveaux débutants.
Le judoka a effectué une bonne première année au sein du club et a été jugé/noté de manière satisfaisante par le(s) prof sur les différents éléments de l'examen final de grade (rangement des zooris, tenue et nœud de ceinture, salut, divers déplacements, diverses chutes, techniques debout et au sol, kakari-geiko, randori, arbitrage, culture judo/japonaise) et également sur des éléments en examen continu : nombre de séances suivies, ponctualité, participation active et positive.
La ceinture noire : elle est importante.
Elle symbolise la réussite à un examen fédéral, hors du cadre du club, le résultat des efforts longs et réguliers.
Elle est la marque visible de l'engagement mais aussi de celui du club dans son ensemble (cadres, profs, partenaires).
Elle est une responsabilité vis à vis des moins gradés que toi dans le club, mais aussi vis à vis de la société pour laquelle elle représente certaines valeurs (rigueur, sérieux, droiture, endurance, persévérance) qu'elle s'attend à retrouver chez un judoka ceinture noire.
Elle symbolise le premier niveau dans l'expertise et appelle à la poursuite de l'activité et à son approfondissement, pour soi mais aussi pour le club.
Elle est aussi un prestige mais qui est surtout intériorisé (ce n'est pas le grade qui fait l'homme, mais l'inverse).
Le cadre pédagogique.
Il est toujours présent, pas forcément visible mais palpable par les élèves et les familles.
Il est défini, expliqué et incarné par le professeur qui doit de son côté être clair et honnête avec lui-même et avec ce cadre (pas de: "faites ce que je dis mais pas ce que je fais" mais plutôt: "ce que je dis/demande c'est ce que je fais/m'impose à moi-même" et encore mieux: "ce que je fais/m'impose à moi-même, est suivi/sert d'exemple/est appliqué sans que j'ai besoin de dire/demander/obliger").
Il est solide mais suffisamment large et souple pour pouvoir évoluer, tester, adapter et être, selon les élèves/familles, un cadre qui intègre, inclut ou exclut les personnes.
Les exigences pour participer aux compétitions.
La participation aux compétitions ne peut concerner que les judokas présents et réguliers (assiduité, ponctualité, participation active et positive dans les séances).
Physiquement la maîtrise de son corps et des chutes doit pouvoir le préserver d'une blessure.
Mentalement le fait d'être motivé et concentré en vue de la compétition mais pas obnubiler par elle, plus le fait de savoir que l'élève et sa famille saura gérer de façon équilibré/raisonnable/positive la frustration/défaite/erreur d'arbitrage/blessure sont les indicateurs qui doivent nous guider pour amener des élèves en compétition.
Certains de ces indicateurs peuvent être communiqués à l'élève/sa famille, mais pas tous.
Les grades, les passages de grades, les remises de grades.
Les grades permettent de s'évaluer/s'ajuster/mieux pratiquer ensemble techniquement les uns avec les autres d'un simple coup d’œil (en plus de l'âge et du physique) avant de se saisir. Ils sont un moyen de motiver, de valoriser.
Si le club est à la FFJDA, il est important se suivre l'ordre des couleurs et les âges planchers de la progression fédérale.
Les passages de grades sont importants. Pas tant pour le prof qui connaît et peut évaluer ses élèves en contrôle continu, mais surtout pour l'élève dans le sens où ils lui apprennent des éléments qu'il rencontrera durant toutes sa vie (stress d'être jugé, ressentir/accepter/apprivoiser son stress, présenter son judo, se tromper-refaire-argumenter).
Au niveau du club le taux de réussite est quasiment de 100% (à part en cas de longue absence-examen décalé après le remise à niveau ou bien en cas de comportement perturbateur répété après explication à l'élève/famille, sanction éducative/l'examen est décalé de quelques mois).
Les remises de grades, un moment important pour le club (moment de rassemblement, moment pour montrer la force/vitalité/ambiance/sérieux du club) + moment important dans la relation enfant-parents (en principe les deux sont fiers et heureux).
L'apprentissage technique, les kata.
L'apprentissage technique est essentiel et c'est par l'étude et la pratique (et la sueur) que l'expérience du judo se ressent. Il doit être adapté aux élèves présents et suivre le cheminement: observer-analyser-agir.
Le prof doit connaître son sujet (théorie et pratique) et être sincère avec lui-même et avec ses élèves quant à ses compétences.Le prof est un très bon généraliste qui continue toujours à pratiquer (et à transpirer) et à se former (théorie et pratique).
Il peut être spécialiste dans certains domaines et non-spécialiste dans d'autres. il doit l'expliquer à ses élèves et ne pas dénigrer les domaines dont il n'est pas spécialiste ou chercher à les cacher.
Si le club est à la FFJDA, le prof peut utiliser le cadre de la progression fédérale pour élaborer l'apprentissage technique qu'il souhaite, qui va refléter ses sensibilités.
Il y a forcément des variations d'un prof à l'autre et ce n'est pas négatif.
Un des critères pour juger si l'apprentissage technique a été bon et suffisant est de voir comment se comporte un judoka du club dans un autre club ou environnement (Peut-il s'adapter aux contenus de la séance ? Peut-il pratiquer sans danger pour lui ni pour les autres ? Peut-il montrer des éléments efficaces ? Va-t-il être considéré comme un invité/partenaire respectable/agréable ? Si les réponses sont oui, alors l'apprentissage technique a été bon).
Les kata : un des piliers du judo avec le randori.
Ces deux piliers sont d'égale importance (si le prof en est convaincu, les élèves le seront aussi).
Si le randori est la liberté (avec quelques contraintes) ou la rédaction libre en français, le kata est la contrainte (avec un peu de liberté) ou les règles de grammaire ou bien une récitation. Ils représentent la tradition, ce qui ne bouge pas.
En résumé, c'est l'ensemble des techniques, des séquences codifiés. Le prof peut s'en servir n'importe quand et avec n'importe qui, en utilisant des extraits ou bien en élaborant les siens dans un but pédagogique.
Le prof doit pouvoir expliquer le sens, le pourquoi de chaque séquence et les rôles de chacun (uke et tori).
Dans le cadre d'un examen fédéral, il va s'agir de réciter le texte attendu sans faire de fautes + avec un peu de nos personnalités.
Jean Michel Lévêque 03/04/2020
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